Quelques plumes de mon rêve
QUELQUES PLUMES DE MON REVE
Là où les flamboiements du souverain diurne
Se détachent à travers l'horizon des mers
De nuages roulant leur chevelures blanches,
Repose un monde où l' Homme rêve en un sage.
De l'urne de vermeil jaillit une rose rouge;
Elle effleure les deux lèvres enflammées par
Le baiser brûlant d'une aimée à l'éphèbe.
Symphonies d'amour où le coeur semble errer,
Offrez les sanglots fins de vos mélodies
A notre Art qui saura parfaire nos douleurs !
Ces vagabonds de l'air à l'oeil enrobé d'or,
Messagers divins accablés de pouvoirs,
Sur le fêlon de Ville Bleue évadé,
Imposent perverses les ombres obscures :
Les condors déploient leurs ailes effrayantes.
Les rues infusées d'une lumière engourdie
Et le soir soupire; sa langueur se mire
Dans l'esprit cinglé des silhouettes sans moire
Criant blêmes devant les cruelles filles,
Alourdies sur la pierre où trône la misère.
Loin vers le lac nocturne où la lune pensive
En sa cage rêvasse, en l'immense glace,
Voici les enfants roses du temple sauvage
Laissées sous les saules caressant aussi
La vive transparence de l'eau pure et sombre.